C’est en 1922 que commence l’histoire de la graineterie. Aidée par son père Emile, Lucienne Mailliet s’associe avec son époux André Lecouf pour racheter le commerce de graines potagères, fourragères et de fleurs d’Émile Pouppart sis au 7 place des marchés à La Fère dans l’Aisne (devenue aujourd’hui « place Paul Doumer »).
En plus de la vente au détail au magasin, ils fournissent les agriculteurs locaux en semences fourragères et agrandissent fortement leur assortiment de semences potagères, alors en forte demande.
André Lecouf développe la vente en gros et devient un fournisseur pour les graineteries voisines de l’Aisne et de Picardie, ce qui permet aux Ets Lecouf-Mailliet d’atteindre rapidement une certaine importance.
< André Lecouf 1896 – 1985
Après la seconde guerre mondiale, leur fils Henri Lecouf, ingénieur horticole diplômé de l’école de Versailles, entre dans la société familiale après avoir déjà travaillé pour plusieurs grandes maisons de semences.
< Enseigne de la graineterie sis 7 place des marchés à La Fère
Fort de son expérience, il met en place des contrats de production pour sécuriser les approvisionnements de semences potagères avec des agriculteurs-multiplicateurs indépendants ou réunis en coopérative, notamment dans le secteur de Romans-sur-Isère et en bien sûr en Anjou.
A la recherche de nouveaux marchés pour pérenniser l’entreprise, Henri Lecouf rencontre le responsable de l’association « Jardins du Cheminot », qui met à disposition des parcelles de jardins ouvriers aux employés des chemins de fer et leur propose également de se regrouper pour acheter les semences.
Après des essais au niveau départemental puis régional, les Ets Lecouf-Mailliet nouent rapidement un partenariat durable avec les Jardins du Cheminot à l’échelle nationale. Un système de vente similaire se développe avec le comité d’entreprise d’EDF, et de nombreuses autres sociétés et associations dans toute la France, pour fournir aux jardiniers les graines Elem à petit prix pour leurs commandes groupées.
L’entreprise prend alors un essor considérable et embauche plusieurs dizaines d’employées spécialisées dans le remplissage « à la cuiller » de sachets de graines potagères. Elle doit agrandir ses locaux qui occupent plusieurs quartiers de la ville de La Fère.
Sous la houlette de Simone Lecouf, la sœur d’Henri, le process est mécanisé avec l’investissement dans plusieurs machines de conditionnement pour faire face aux volumes de production qui deviennent de plus en plus importants.
Arrivent les années 60 pendant lesquelles les graines Lecouf Mailliet prennent un nouvel élan en se faisant une spécialité de fournir les semences vendues sur catalogue imprimé dans toute la France et une partie de l’Europe. C’est toujours l’activité principale de notre graineterie aujourd’hui, avec les commandes groupées des associations et comités d’entreprise.
Les 30 Glorieuses assurent un développement continu à l’entreprise familiale qui emploie près de 50 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 20 millions de francs à son apogée.
Grâce aux contrats passés à l’avance avec les producteurs grainiers et l’investissement dans une imprimerie en interne, les Ets Lecouf-Mailliet & Cie maitrisent l’ensemble de la chaine de production et le contrôle de la qualité dans leur propre laboratoire.
En parallèle, l’activité du magasin et des graines Elem, la marque dédiée pour les commandes groupées, se poursuit auprès des comités d’entreprise et des associations à but non lucratif.
La pratique du jardinage a toutefois baissé, contrairement aux années d’après-guerre où c’était indispensable pour se nourrir, et l’essor de la distribution spécialisée en jardineries et l’offre pléthorique des supermarchés, toujours plus grands, change notoirement la donne pour les jardiniers qui ont de plus en plus d’options possibles pour se fournir en semences.
Face à des volumes en baisse régulière, l’activité de production sous contrat voit son intérêt économique s’amenuiser et diminue alors progressivement.
En 1977, le fils d’Henri, Claude Lecouf, entre à son tour dans la société et représente la 4ème génération dans l’entreprise, avec sa sœur Fabienne au support commercial.
La distribution de produits de jardin et d’animalerie aux enseignes de la région devient une nouvelle activité de plus en plus importante et de nombreux accords commerciaux sont signés avec les fabricants. Les établissements Lecouf-Mailliet & Cie sont alors capables de fournir tous les rayons des magasins spécialisés, allant jusqu’à importer des poteries en terre cuite directement du Vietnam.
Une équipe de 5 commerciaux assure la vente de ces produits et des graines potagères et florales à la marque propre « Tradi’Sem » dans tous les magasins du quart nord-est de la France. De nouveaux locaux à l’écart du centre-ville sont construits, place de l’Islette, pour accueillir ces produits volumineux. Le magasin de détail reste ouvert à son adresse historique jusqu’en 1998.
Toutefois, au tournant des années 2000, le marché se tend de façon significative. Les magasins se sont regroupés en centrales d’achats et la concurrence étrangère s’est beaucoup renforcée : la distribution aux magasins et la marque Tradi’Sem sont alors finalement abandonnées faute de rentabilité. Le grainetier se recentre alors sur son cœur de métier : le conditionnement des semences potagères et florales à destination du jardin amateur.
Après avoir vu se succéder à sa tête 4 générations successives, en 2023, l’entreprise passe aux mains de Pierre Byache-Kersemaecker, un ingénieur en horticulture spécialisé dans la production des semences et le marketing, originaire du Nord. L’entreprise se repositionne sur la distribution de semences professionnelles avec le lancement de sa nouvelle marque BY SEED.